M. Tinel et sa liste se présentent désormais comme des militants anti-incinérateurs ! La ficelle est un peu grosse.
Dans un tract distribué dans Lunel-Viel, « Agir pour Lunel-Viel », association créée par M. Tinel, se flatte d’avoir organisé une conférence avec le Pr Sultan et de siéger à la commission de suivi du site d’OCREAL. Nous nous réjouissons que nos adversaires partagent désormais nos convictions. … Mais nous ne sommes pas dupes de leur opportunisme électoral. Rappel des faits.
Mai 2010 : La liste de M. Tinel regrette que des associations luttent contre l’incinérateur.
Dans cet article de leur journal Regain, ils critiquent l’action des militants anti-incinération :
« À Lunel-Viel, plusieurs associations luttent contre l’usine d’incinération. Les seules victoires qu’elles obtiennent fragilisent les comptes du Syndicat Mixte entre Entre Pic et Étang (SMEPE) »
À lire la suite de l’article, toutes les solutions de traitement des déchets se valent. Pour M. Tinel, en mai 2010, à quoi bon se battre contre l’incinération ?
Octobre 2010 : « Agir pour Lunel-Viel » offre une tribune au directeur de l’incinérateur
Le 15 octobre 2010, salle des conférences, M. Tinel invite le directeur de l’incinérateur à venir vanter les mérites de l’incinérateur devant les adhérents d’Agir pour Lunel-Viel. M. Tinel le félicite pour son « brillant exposé ».
En 2010, M. Tinel est donc pour l’incinération.
Mai 2013 : pour nos adversaires, l’incinérateur permet « un traitement efficace des déchets »
Laissons Madame Raynal tenter d’expliquer la position de la liste adverse sur l’incinérateur.
« Êtes-vous pour ou contre l’incinérateur ? (…) Il est difficile (de) répondre de façon manichéenne. C’est un peu comme si on me demande « êtes-vous pour le dédoublement l’autoroute A9, la déviation de la RN 113… Tout est question d’utilité publique et de services rendus aux populations. Il est vrai que, plus nous sommes à proximité du problème, plus notre affect nous submerge et la notion de services n’apparaît plus essentielle. Bien entendu nous comprenons le désarroi des viticulteurs et des propriétaires qui voient leurs terres traversées par ces voies de communication qui mutilent un paysage et déprécient un patrimoine. Pourtant lorsque nous sommes usagers du TGV, qui aujourd’hui nous relie à Lyon en 1h45, ou à Paris en 3h30, pensons-nous vraiment à tout ceci, ou sommes-nous plus préoccupés par l’heure d’arrivée en gare, pestant pour les quelques minutes de retard ? Le même raisonnement peut être tenu pour l’autoroute A9 au niveau de Montpellier. Projet intolérable pour certains, mais que penser quand le matin aux heures d’affluence, nous sommes obligés d’emprunter la bande d’arrêt d’urgence sur plusieurs centaines de mètres avant d’atteindre la sortie, tremblant à chaque fois qu’un poids lourd dans sa lancée nous frôle à quelques centimètres… Finalement, tout est question de référentiel, et il en est de même pour l’incinérateur. Pour : car il faut bien avoir un traitement efficace des déchets. Contre : car il est sur notre commune et peut faire peur… Pourtant, sommes-nous préoccupés par les incinérateurs de Sète ou de Nîmes ?
En résumé, pour Madame Raynal, il est urgent de ne rien faire.
Nous pensons au contraire que l’incinération n’est pas « efficace ». Elle pollue notre environnement, dégage des dioxines qui sont des molécules toxiques pour la santé et participe au réchauffement climatique. Et nous nous battons depuis 20 ans pour mettre en place des solutions alternatives.
Depuis 2014 : M. Tinel vote avec les anti-incinération au conseil municipal de Lunel-Viel, mais avec les pro-incinération au Syndicat intercommunal qui gère l’incinérateur (S.M.E.P.E).
En 2014, Fabrice Fenoy propose en conseil municipal une stratégie pour sortir progressivement de l’incinération : réclamer la fermeture d’un four. Ce vœu est adopté à l’unanimité.
Mais M. Tinel, devenu délégué suppléant au SMEPE, vote différemment et soutient la majorité pro-incinération du Syndicat. Il ne permet pas, par ses choix politiques de faire avancer les positions anti-incinération de la commune de Lunel-Viel et de son représentant, Fabrice Fenoy.
Ainsi, le 20 décembre 2016, contrairement à Fabrice Fenoy, il approuve un avenant qui “plume” les contribuables : les fonds prévus pour l’entretien de l’incinérateur sont affectés à l’achat d’un Groupe Turbo-Alternateur… alors que l’ancien fonctionne très bien. Tout cela pour permettre à Ocreal de bénéficier de fonds qui auraient dû revenir aux contribuables.
À cette même séance du 20 décembre 2016, contrairement à Fabrice Fenoy, il approuve le choix du cabinet INdiggo pour piloter la rédaction du nouveau contrat d’exploitation (Délégation de Service Public). Ce bureau d’études avait eu la malhonnêteté d’écrire, à propos de l’incinérateur : “globalement, l’installation est bien acceptée”. Cela n’a pas choqué M. Tinel, indéfectible soutien de Francis Pratx, président du SMEPE et pro-incinération.
Le 6 avril 2017, un seul délégué vote contre l’élection de Fabrice Fenoy à la commission Délégation de Service Public, qui joue un rôle central dans l’élaboration du futur contrat : tonnage, entreprise choisie etc. Est-ce la voix de M. Tinel ?
Pas une seule fois M. Tinel n’a placé l’intérêt des Lunelviellois avant ses calculs politiques.
Pas une seule fois, que ce soit à la communauté de communes ou au Syndicat, il n’a pris une initiative pour faire évoluer la politique du tout-incinération sauf…
… sauf le 17 novembre 2019 ! Ce jour-là « Agir pour Lunel-Viel » invite… le professeur Sultan !
Nous connaissons bien le professeur : nous l’avons fait venir en 2018 à Lunel-Viel. Avec la cancérologue Mariette Gerber, il a également accompagné Fabrice Fenoy et Adrien Riff à l’Autorité Régionale de Santé pour obtenir une réduction de l’incinération. Il se trouve qu’il est le frère de M. Guy Sultan, colistier de M. Tinel. Sans doute a-t-il voulu lui filer un coup de main… sans forcément se rendre compte qu’il participait ainsi à une tentative de manipulation politique des Lunelviellois. Nos adversaires auront donc peut-être à vous montrer un selfie avec un éminent spécialiste, endocrinologue farouchement anti-incinération. C’est là leur seul bilan sur cette question fondamentale pour les Lunelviellois : allons-nous obtenir une réduction de l’incinération à Lunel-Viel ?
Depuis vingt ans nous nous battons pour cela : d’abord sous une forme associative, avec Adrien Riff, fondateur de l’association Lunel-Viel veut vivre, puis avec les moyens de la municipalité. Le 15 mars, les Lunelviellois auront le choix entre un combat authentique et sa contrefaçon.